mercredi 14 avril 2010

les héros

Michel Chartrand vient de partir.
La politique québécoise est encore et encore dans l'eau bouillante.
La fonction publique négocie. Fait divers.
Fabienne Larouche donne son avis. Et écrit un roman sur Birginie.

Nous n'avons plus de héros. Ou de si petits.
Y a-t-il un héros grande gueule qui va se lever et parler et dire que ça a pas de bon sens que nous soyons à ce point démoraliser du système politique, des commissions d'enquête qui n'ont pas lieu? Y aura-t-il une véritable mobilisation pour appuyer les infirmières? Parce qu'il faut être à leur côté dans la rue... Parce que leur combat c'est le nôtre. C'est celui de tous.
Y a-t-il quelqu'un qui va dire que Birginie en roman c'est médiocre et qui ne s'excusera pas de le dire?
Y a-t-il un Michel Chartrand dans la salle?

Je me demande tout cela, je me demande ce que je fais, moi. Sinon lire les rubriques, les articles, les analyses, les partager sur Facebook, les commenter et retourner au travail en prenant un thé.
Je me demande si je ne suis pas moi aussi trop juste cynique, éteint.
Je me sens seul. Vous sentez vous seuls?
Peut-être que nous nous sentons tous seuls et que ça n'aide pas... et que nous pensons, chacun dans notre coin être seul à se sentir seul. Et que ce sentiment partagé de solitudes nous paralyse.

Comment se fait-il que nous ne nous retrouvons pas dans l'action? Que le mouvement ne nous emporte pas? (Quel mouvement?) Comment se fait-il que nous acceptons que la parole circule seulement selon les moyens qui nous sont donnés de nous exprimer et que jamais nous ne débordons? Pourquoi sommes-nous si polis? Pourquoi suis-je si poli?

Je me rappelle à l'ouverture des États généraux du théâtre. La Ministre de trop d'affaires et de la condition féminine ouvrait le week-end avec un discours creux qui commençait par: je sais pas aussi bien parler que vous autres les artistes.... J'AI EU LE GOÛT DE HURLER: HEY, ON S'EN FOUT DE TA JOKE PLATE, DIS NOUS DES AFFAIRES INTELLIGENTES, ANNONCE NOUS DE QUOI, MET LE FEU! Mais non: le parti libéral gna gna gna... Mais je n'ai pas crié et je n'ai pas compris que personne ne crie. Nous avons été polis, et fais des états généraux polis, ordonnés... même la madame qui animait l'assemblée nous a dit qu'on était sage. SAGE! LES ARTISTES DE THÉÂTRE DU QUÉBEC ÉTAIENT SAGES!

Je me rappelle encore une fois que la Ministre des communications et des autres affaires est venu voir une répétition des Misérables parce qu'elle pouvait pas être à la conférence de presse. Grosse gang de chanteurs, gros orchestre, ça sonne pas pire. Elle monte sur la scène: le partir libéral participe chaque année gnagn agnaaaaaaaaaaaa. AUCUNE PASSION. AUCUN EMPORTEMENT. Et on a fermé notre gueule. On l'a laissé être plate...

Michel Chartrand est parti. Ça doit être le fun là-bas de se retrouver avec ses vieux potes qui ont changé, déplacé le Québec. Mais la vue sur les condos de Laval et de la Pointe Sainte-Foy doit être bien ennuyante.

lundi 5 avril 2010

sur la montagne...

Bonjour,

ce matin est un matin important pour moi. Nous sommes le 5 avril et je recommence à répéter. C'est que depuis Noël, je n'ai pas mis les pieds dans une salle de travail, sauf exceptions (1 journée et demi à Laval pour la reprise de D'Alaska). Je n'ai pas souvenir d'avoir passé autant de temps hors les murs, mais en mes murs.
La plupart du temps, je partais en voyage, mais là, je suis resté chez moi, dans mon monde, à préparer les mois qui viennent, à lire, à passer beaucoup trop de temps sur Facebook à commenter l'actualité, à me reconnecter, à voir des enfants naître (deux depuis janvier). À écrire des demandes de subventions.

Les deux premières semaines ont été difficiles. Aucune notion du temps. Une sensation étrange de non-existence, un besoin de se justifier constamment. Puis tranquillement, je me suis mis à comprendre le temps autour de moi, je m'en suis fait un allié. Je l'ai déjoué. Et j'ai compris ce que je faisais, ce que j'y gagnais. Une véritable incubation, un voyage lent, différent...

J'ai nagé aussi.
Oh que j'ai nagé.
Et j'ai laissé pousser mes cheveux. Jamais été aussi longs depuis ma toute jeune vingtaine.

En tout cas, aujourd'hui, je recommence, je me replante les pieds dons mon monde. Je redeviens le metteur en scène et pour ça, je m'en vais sur la montagne. La montagne rouge de Steve Gagnon. Un beau périple s'annonce. Une aventure différente, une prise de parole poétique. Un largage d'émotions. Ça fait plus d'un an qu'on s'y prépare et là, on se lance. On s'en va vers la mouture finale. Je suis nerveux. J'ai laissé les images m'envahir et parfois, j'ai l'impression que je ne saurai pas transmettre précisément ce que je veux. Mais je suis de même, un peu intense.

Pourquoi ici ce matin? Pourquoi ce blog? Je ne sais pas... Je relisais les texte de Hugues Frenette qui partage ses impressions sur son travail, et je me suis dit que je pouvais lui répondre, l'accompagner (s'il le veut bien évidemment). Aussi parce qu'au Japon, j'ai aimé faire ceci. Le contexte aidait, mais ça se crée un contexte non?
Parce que ceux qui me connaissent le savent: j'aime bien chialer (L'utilisation du mot chialer est en rien péjorative ici, je l'utilise de façon imagée. Si l'envie me prend de chiâler pour le vrai, je le préciserai ou si vous trouvez que je chiâle, dites-le, on en discutera).

Bon.

On verra bien.